Le Fonds Monétaire International a publié, hier jeudi, un rapport dans lequel il se montre moins pessimiste à court terme pour la Russie mais inquiet de ses faibles perspectives de croissance à plus long terme, faute de diversification de son économie.
Dans ce rapport, le FMI dit s’attendre à une contraction du Produit Intérieur Brut d’environ 1.5% cette année et une croissance de 1% l’an prochain, contre respectivement -1.8% et +0.8% jusqu’alors. Mais à moyen terme, les perspectives de croissance restent modérées et, faute de réformes structurelles, la croissance à long terme devrait se stabiliser autour de 1.5%.
L’effondrement des cours du pétrole, qui représente une importante partie des ressources du pays, et les sanctions imposées par les occidentaux en raison du rôle présumé de la Russie dans la crise ukrainienne, ont durement frappé l’économie de la Russie, plongeant le pays dans la plus profonde récession qu’il ait connue depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine. Le Produit Intérieur Brut russe a diminué de 3.7% l’an dernier, affecté notamment par une chute du niveau de vie des ménages à cause de l’envolée de l’inflation.
Mais après que de nombreux experts aient craint le pire suite à la brusque accélération en début d’année du plongeon des cours du pétrole, les raisons d’espérer se multiplient. L’inflation reflue, la consommation semble se stabiliser, les cours de l’or noir ont nettement remonté la pente ces dernières semaines et la production industrielle a progressé de 0.5% sur un an en avril.
Mais le FMI voit beaucoup plus loin et appelle, dans son rapport, à un plan de mesures d’économies axé sur le long terme ainsi qu’à une urgente réforme des retraites, tout en plaidant pour que soient préservées les dépenses favorables à la croissance comme les investissements publics, l’éducation et la santé. Le but est de favoriser le climat des affaires, réduire la bureaucratie, rendre le marché du travail plus flexible et plus en phase avec les besoins de l’économie, ainsi qu’investir dans l’innovation.