Une étude indépendante du cabinet China Index Academy (CIA) publiée hier mercredi révèle que les prix de l’immobilier en Chine ont connu en mai dernier, leur plus forte hausse depuis deux ans, une véritable aubaine pour une économie en proie à des difficultés de croissance.
Selon cette étude, le prix moyen d’un logement neuf dans les cent plus importantes villes du pays a bondi le mois dernier, de 10,34% sur un an, pour atteindre 1.590 euros le mètre-carré. Cette progression, la plus rapide enregistrée en l’espace de 27 mois, est réalisée sur fond d’envolée des ventes de logements, dopées par le crédit bon marché. Les transactions immobilières ont gonflé le mois dernier de quasiment 37% sur un an, selon la même source.
Pilier de la deuxième économie mondiale, les secteurs de l’immobilier et de la construction représentent de façon directe environ 15% du PIB du pays. Après deux décennies de flambée des prix, le marché immobilier chinois avait connu un profond marasme ces deux dernières années, stagnant à l’unisson de l’activité en raison notamment de la surabondance d’appartements invendus dans les villes moyennes qui déprimait à souhait les prix.
Ce rebond de l’immobilier pouvait difficilement mieux tomber pour la Chine dont l’économie est à la peine. Mais l’évolution économique dans l’empire du milieu, n’en a pas fini pour autant d’inquiéter.
Dans une note diffusée cette semaine, les experts de Barclays avertissent que le marché de l’immobilier devrait se refroidir dans les prochains mois et les stocks de logements invendus devraient alors «freiner les investissements».
Par ailleurs, le mélange fièvre immobilière et embardée des crédits, qui rappelle les sub-primes américains, augmente chez les autorités chinoises la crainte d’une potentielle bulle immobilière. Des mesures restrictives ont déjà commencées à être adoptées pour restreindre les achats pour les non-résidents. A Shenzhen, jusqu’à 30% des achats immobiliers sont réalisés à des fins d’investissement spéculatif.