A la suite des attaques terroristes du mois dernier en Allemagne et à quelques semaines d’un scrutin régional partiel important, la CDU, la formation politique de la chancelière allemande, Angela Merkel a marqué un virage sur le plan sécuritaire en vigueur dans le pays.
A l’issue d’une rencontre durant deux jours à Berlin du ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, et de ses homologues des länder, ces autorités ont proposé diverses mesures sécuritaires, dont l’interdiction partielle du voile intégral.
L’interdiction partielle de la burqa semble symboliser le virage à droite imposé par le parti au pouvoir outre-rhin, pressé par sa base. Il faut noter que la CDU a perdu une bonne partie de son électorat, qui s’est désormais rapprochée de la formation d’extrême-droite de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD).
De Maizière n’a pas précisé la date d’entrée en vigueur de cette interdiction partielle de la burqa au volant, dans les établissements scolaires, les administrations ou lors de rassemblements publics.
Quoi qu’il en soit, il est très peu probable que cette mesure soit adoptée au niveau du Bundestag, les sociaux-démocrates du SPD, qui font partie de la coalition au pouvoir, y étant fermement opposés. Tout comme Mme Merkel, le ministre allemand de l’Intérieur a expliqué que le port de la burqa constitue plus une barrière à l’intégration qu’une problématique sécuritaire pour l’Allemagne.
L’importance accordée à l’interdiction du voile intégral dans le débat politique reflète les préoccupations de la population allemande. Pour preuve, d’après les résultats d’une enquête publiée vendredi dernier par le journal Süddeutsche Zeitung, un tiers des sondés affirment craindre l’expansion de la religion musulmane et se sentent étrangers dans leur propre pays.