Les autorités sud-africaines ont avalisé lundi une augmentation des frais universitaires ne dépassant pas les 8 % pour l’année académique 2017.
C’est une décision très délicate que le gouvernement sud-africain vient de prendre. En effet, le même sujet avait provoqué l’année dernière des troubles dans les campus universitaires, obligeant l’Exécutif à geler toute hausse des frais académiques. Ainsi, le ministre sud-africain de l’Enseignement supérieur, Blade Nzimande, a expliqué, en conférence de presse à Pretoria, avoir recommandé « qu’un ajustement équitable ne devrait pas excéder 8 % », ce qui serait supérieur à l’inflation (6 %). Néanmoins, cette autorité a laissé à chaque établissement de formation la possibilité de fixer le montant de son augmentation. « Nos universités rencontrent de graves difficultés financières », a affirmé M. Nzimande. « Notre mission immédiate et urgente est de s’assurer que, tout en continuant à améliorer l’accès aux études secondaires, nous n’affaiblissons pas la viabilité » du secteur universitaire, a-t-il soutenu par la suite. En outre, l’Exécutif a promis de trouver les moyens d’aider les élèves issus de familles modestes, ouvrières ou de classe moyenne, dont le revenu annuel par foyer est inférieur à 38 000 euros (42 000 dollars). Le ministre a précisé que ces allocations serviront à compenser l’augmentation des frais académiques.
Malgré tout, les étudiants n’ont pas apprécié cette décision. De l’avis de Fasiha Hassan, la représentante des étudiants de l’université de Witwatersrand à Johannesburg qui était en tête de la protestation l’an dernier, « des milliers d’étudiants vont être exclus de l’université ». « Le gouvernement a de nouveau donné pouvoir » aux universités pour fixer le montant des frais de scolarité, « c’est l’exact opposé de ce qu’on demandait », a déploré la responsable des étudiants.