La démonétisation des billets de 500 et 1.000 roupies plongent l’Inde dans le chaos

demonatisation-billets-indeLe Premier ministre indien Narendra Modi a annoncé mardi soir, à la grande surprise des milieux économiques et financiers, que les billets de 500 et 1.000 roupies étaient caducs dans le cadre d’une campagne de lutte contre la corruption, l’argent noir et l’évasion fiscale.

L’onde de choc n’a pas fini de se faire ressentir dans un pays où l’immense majorité des transactions se fait en liquide. Les billets de 500 et 1.000 roupies représentaient 45% des billets en circulation selon la BBC et avaient une valeur totale de 24 milliards.

Les consommateurs pourront échanger leurs vieilles coupures à la banque ou à la poste avant le 30 décembre avec un plafond limité par personne.

L’organisation Global Financial Integrity basée à Washington estime que quelques 439 milliards de dollars sont sortis illégalement de l’Inde entre 2003 et 2012 et, selon des chiffres officiels, moins de 3% des Indiens déclarent leurs revenus. Cibles de cette décision, les personnes qui apporteront de grosses sommes en liquide pour les déposer à la banque devront être en mesure d’en justifier la provenance.

La décision du gouvernement a également pour ambition de lutter contre la circulation en hausse de faux billets. De nouveaux billets de 500 et 2.000 roupies devraient être mis en circulation dès ce jeudi.

Mais la poursuite de ces objectifs louables ne se fait pas sans désagrément.

Hier mercredi, les banques sont restées fermées et les distributeurs automatiques débranchés pour éviter la pagaille. Les marchés ont décroché. Pendant dix jours, les retraits aux distributeurs seront limités à 4 000 roupies, soit l’équivalent de 55 euros.

A court terme, les plus touchés par cette mesure seront les petits commerçants, restaurateurs, chauffeurs de rickshaws qui seront incapables de rendre la monnaie sur les grosses coupures. Les consommateurs devront déposer le reste de leur argent sur leurs comptes en banque, ce qui n’est pas évident étant donné que tous les Indiens, surtout ceux des zones rurales reculées, n’en ont pas tous un. Les seules alternatives restantes sont les paiements par téléphone portable, très courants, les virements et les chèques.

Andreï Touabovitch

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