En 2016, la récolte des oranges au Brésil est tombée à son plus bas niveau en l’espace de 28 ans, et les conséquences économiques de cette contre-performance se font de plus en plus sentir dans le pays.
La récolte du Brésil, le leader mondial de la production d’oranges et de jus, s’est chiffrée à 244 millions de caisses de 44,8 kg en 2016, d’après Ibiapa Netto, directeur exécutif de CitrusBr, l’association brésilienne des exportateurs d’agrumes.
«Il s’agit de la récolte la plus basse enregistrée en 28 ans», a-t-il confié à la presse. A titre comparatif, la récolte de l’année précédente était de 300 millions de caisses de 44,8 kg. Entre ces deux années, la récolte a donc reculé de 18,6 %.
Cette situation s’explique par une aridité inhabituelle. La récolte devait normalement commencer en avril dernier, mais, dans l’Etat de Sao Paulo, les orangers ont laissé tomber les fruits en raison de la forte augmentation des températures.
Par ailleurs, le parc agrumicole a été fortement réduit au Brésil au cours de ces dernières années : beaucoup d’exploitants ont opté pour des cultures rentables dans de plus brefs délais. A titre d’exemple, un oranger nécessite au moins cinq ans avant de produire tandis qu’il ne faut qu’un an pour la canne à sucre pour faire de même. En outre, la baisse de la récolte a été causée, d’après un récent rapport du Centre d’études avancées en économie appliquée (CEPEA), par l’avancée du « greening », une phytopathologie qui flétrit les orangers.
Par conséquent, les prix de l’orange et du jus ont quasiment quadruplé en 2016. En juillet dernier, la caisse d’orange destinée à l’industrie valait 4,39 dollars tandis qu’elle ne coûtait qu’1,14 dollar à la même période en 2015. D’après le Secrétariat du Commerce Extérieur (SECEX), les exportations vers l’Europe de concentré et de jus brésiliens se sont chiffrées à 421 680 tonnes entre juillet et novembre 2016, ce qui équivaut à une baisse de 4 % en rythme annuel.