Zeid Ra’ad Al Hussein, haut commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’homme, a demandé à l’Arabie Saoudite la suspension de la condamnation du blogueur Raïf Badawi. Suivant une décision de la justice saoudienne, ce dernier doit recevoir 1 000 coups de fouet, une peine que l’organe spécialisé onusien juge « cruelle, inhumaine et interdite par le droit international ».
Dans une déclaration, M. Al Hussein s’est adressé au dirigeant saoudien à ce propos : « J’en appelle au roi de l’Arabie saoudite d’exercer son pouvoir afin de mettre fin à la flagellation publique, en graciant à M. Badawi, et à revoir de façon urgente ce type de sanction extrêmement sévère », a-t-il plaidé.
Dans le même élan, plusieurs gestes en faveur de la libération du blogueur saoudien sont posés de par le monde. Ainsi, une manifestation a été organisée jeudi après-midi devant l’ambassade saoudienne à Ottawa (Canada). C’est également le cas devant plusieurs autres représentations diplomatiques de l’Arabie Saoudite dont celles de Bruxelles, Copenhague, Londres, Paris et Rome.
Vendredi, une manifestation a été prévue devant l’hôtel de ville de Sherbrooke qui est devenu un lieu de rassemblement chaque vendredi depuis plusieurs semaines. En effet, cette ville devrait adopter lundi une résolution, à l’occasion de la réunion de son conseil municipal. En déplacement en Egypte, le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, n’a pas caché son inquiétude au sujet de cette situation en déclarant que « le Canada est vivement préoccupé par la flagellation publique de M. Raif Badawi. Cette peine est une violation de la dignité humaine et de la liberté d’expression, et nous lançons un appel à la clémence dans cette affaire ».
Jusqu’à présent, l’Arabie Saoudite fait la sourde oreille quant à ce genre de tortue. D’après des informations de l’épouse de Raif Badaoui, publiées jeudi sur facebook par Ensaf Haidar, son mari devrait encore être fouetté vendredi.