La construction de nouvelles centrales à charbon en Chine suscite de l’inquiétude

china_power_plantL’association britannique Carbon Tracker Initiative vient de publier ce lundi un rapport qui dénonce l’intention de la Chine d’investir 460 milliards d’euros, dans la construction de nouvelles centrales à charbon alors que le pays est déjà le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre.

Les auteurs dudit rapport qui relèvent tout particulièrement le manque de cohérence de cette politique, rappellent qu’en juillet dernier, les capacités des centrales à charbon existantes en Chine, s’élevaient déjà à 895 gigawatts (GW), mais les 2.689 sites de production n’utilisaient que la moitié du temps.

Un autre rapport de Greenpeace faisait état en juillet de 300 Gigawatts de capacités excédentaires dans les centrales à charbon en Chine. Malgré tout, les autorités du pays ont lancé de nombreux chantiers qui devraient à terme, produire 205 Gigawatts supplémentaires.

La seule raison qui pourrait expliquer ces investissements serait une forte augmentation de la consommation énergétique du pays. Or, en raison d’un ralentissement de la croissance économique, la consommation énergétique de la Chine ne progresse plus que de 3% par an, contre 10% il y a quelques années.

Les organisations de protection de l’environnement s’inquiètent face à cette stratégie, en contradiction également avec les objectifs du 13ème plan quinquennal du pays qui prévoit la réduction de la surcapacité de production de charbon, la fermeture d’entreprises «zombies», criblées de dettes et contre-productives, et le développement d’énergies vertes.

Le charbon fournit 60% de l’électricité en Chine, et sa consommation dépasse les 4 milliards de tonnes par an, ce qui est deux fois le niveau qui était le sien en 2004. Ce niveau de consommation éclipse totalement les efforts louables réalisés par les autorités du pays pour développer les autres sources d’énergie, notamment renouvelables.

Pour les ONG comme Carbon Tracker Intiative, l’entêtement des autorités de Pékin à développer de nouvelles centrales à charbon s’explique en partie par leur désir de maintenir l’emploi.

Andreï Touabovitch

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