« Même si l’Union Européenne a demandé aux transporteurs indiens de fournir leurs données sur les émissions (de gaz carbonique) de leur flotte d’ici au 31 mars 2012, aucun transporteur indien ne s’y pliera, conformément à la position du gouvernement ». Une déclaration on ne peut plus claire du ministre indien de l’aviation civile, Ajit Singh, devant l’assemblée nationale.
Décidément, la taxe de carbone tend les relations entre l’Union Européenne et les autres pays. Depuis le 1er janvier dernier, celle-ci a modifié sa législation : actuellement, toute compagnie aérienne opérant dans l’espace de l’Union Européenne, est obligée, quelle que soit sa nationalité, de payer l’équivalent de 15 % des émissions de gaz carbonique du Vieux Continent. Ces dernières sont égales à 32 millions de tonnes. Et, ce, au printemps 2013. Bien entendu, une telle loi caractérisée ne pouvait guère passer. Rien qu’à son annonce, 26 des 36 pays de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) ont refusé d’y adhérer. Et, la Chine a été la première à interdire à ses compagnies aériennes de payer la taxe carbone.
A présent, c’est au tour de l’Inde de faire de même. Pour être encore plus clair, M. Singh a clos son allocution en assénant : « l’imposition de la taxe carbone ne s’applique donc pas ». Le problème pour cette puissance émergente, c’est qu’elle est en pleine négociation avec l’Union Européenne en vue d’un accord de libre-échange. Dans ce contexte, une issue heureuse est plus qu’improbable. En dehors de l’Inde et de la Chine, la Chambre américaine des Représentants s’est également opposée à la nouvelle législation européenne. On verra bien combien de temps l’Union Européenne va tenir devant ce rejet sans cesse croissant.