L’opposant numéro un au Kremlin, Alexeï Navalny doit comparaître une nouvelle fois, ce lundi, devant la justice russe après avoir été interpellé samedi en milieu de journée devant son domicile par cinq policiers de l’OMON, la police anti-émeute, pour des motifs inconnus.
Dans une interview accordée à la radio Echo de Moscou, Kira Iarmych, la porte-parole d’Alexeï Navalny, a indiqué que ce dernier avait été tout d’abord brièvement hospitalisé pour soigner un petit doigt qui lui aurait été cassé pendant son arrestation avant d’être conduit au poste de police de Danilovsky, à Moscou.
Son téléphone lui a été confisqué après qu’on l’ait autorisé à passer un coup de téléphone à sa porte-parole. Avançant des motifs particuliers de sécurité au poste de police, Alexeï Navalny n’avait pas pu, dans l’immédiat, voir son avocat.
Kira Iarmych a évoqué des «procédures dans le cadre du dossier ouvert à la suite de la manifestation du 28 janvier» à laquelle Navalny avait appelé pour boycotter l’élection présidentielle.
Mais elle soutient que cette nouvelle interpellation « est probablement liée » à l’intention d’Alexeï Navalny d’organiser des manifestations le 9 septembre prochain contre le très impopulaire projet de réforme du système de retraites qui devrait faire augmenter l’âge de départ à la retraite. Une pétition, qui a déjà recueilli 2,9 millions de signatures, demande l’annulation de ce projet de réforme.
L’opposant russe est habitué à des arrestations de ce genre. Après avoir été déclaré inéligible à l’élection présidentielle du 18 mars qui a été remportée sans surprise par le président Vladimir Poutine, Alexeï Navalny a multiplié les manifestations pour faire pression sur le Kremlin.
L’une de ses manifestations organisées deux jours avant l’investiture de Vladimir Poutine à un quatrième mandat présidentiel avait conduit à une arrestation d’Alexeï Navalny pour avoir désobéi aux forces de l’ordre. Il avait été libéré le jour du début de la Coupe du monde de football en Russie après avoir purgé trente jours de détention.