Des pays de l’Union européenne (UE) ont dévoilé en fin de semaine dernière un mécanisme pour contourner les sanctions américaines contre l’Iran, et ainsi sauver l’accord nucléaire conclu avec Téhéran à Vienne en 2015, dont les Etats-Unis se sont retirés.
Cette initiative est parrainée par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Il s’agit globalement d’un mécanisme de troc pour permettre aux entreprises de l’Union européenne de commercer avec l’Iran sans passer par les transactions bancaires.
Baptisé Instex (Instrument in Support of Trade Exchanges), ce mécanisme sera endossé par l’Union européenne dans le cadre d’un texte de conclusions sur l’Iran approuvé mercredi par les représentants des 28 à Bruxelles.
D’après ce mécanisme, plutôt complexe, il y aura deux transactions à chaque fois entre un exportateur iranien qui souhaite vendre à une firme européenne et un exportateur européen qui vend à l’Iran. Les flux financiers se feront d’un côté entre l’importateur et l’exportateur européens, et de l’autre entre l’importateur et l’exportateur iraniens.
Aucun transfert d’argent ne sera donc réalisé entre l’Iran et les pays européens et aucun flux financier ne sera enregistré entre l’Iran et l’Europe. Les banques du pays de l’importateur et de l’exportateur européens échangeront de l’argent et la même opération sera effectuée en Iran. Le mécanisme ne sera opérationnel que si l’Iran répond positivement au mécanisme européen, qui sera basé à Paris, par une structure miroir à Téhéran.
Grâce à ce dispositif, l’Iran pourra continuer à coopérer avec l’Europe dans les domaines de la santé et de l’agroalimentaire, mais également continuer à lui vendre son pétrole.
L’annonce par Paris, Berlin et Londres de ce dispositif a été saluée par la République islamique d’Iran comme une «première étape» pour sauver l’accord sur le nucléaire. Mais en face, Washington a déjà mis en garde les Européens contre les conséquences de leur décision de contourner les sanctions américaines contre l’Iran.