Le gouvernement français dévoile les détails de son projet de réforme des retraites

Le Premier ministre français Edouard Philippe a détaillé hier mercredi devant le Conseil économique, social et environnemental (CESE) son projet de réforme des retraites, attisant aussitôt la fronde syndicale.
Selon le projet du gouvernement, l’âge légal sera maintenu à 62 ans, avec «un âge d’équilibre» progressivement amené à 64 ans et «un système de bonus-malus».
Parmi les mesures présentées par le chef de l’exécutif, il y a également la retraite minimum garantie à 1.000 euros et «85% du SMIC dans la durée», la possibilité de partir deux ans plus tôt pour les personnes exerçant des métiers usants, un niveau de pension des enseignants «sanctuarisé» et la majoration de 5% dès le premier enfant.
La disparition des régimes spéciaux est confirmée. La réforme ne concernera pas les Français nés avant 1975 et la génération «qui aura 18 ans en 2022» sera «la première à intégrer le système universel».
La Loi prévoira une règle d’or pour que la valeur du point acquis ne puisse pas baisser, avec une indexation sur les salaires. Le projet de loi gouvernemental sera prêt « à la fin de l’année» 2019, soumis au Conseil des ministres le 22 janvier et discuté au Parlement fin février.
Ces détails n’ont pas suffi à désamorcer la contestation que provoque cette réforme controversée des retraites. Le projet du gouvernement est rejeté par l’opposition et le mouvement de contestation est appelé à se renforcer.
La Confédération française démocratique du travail (CFDT), hostile à l’allongement de la durée de cotisation via la mise en place d’un « âge d’équilibre», a appelé «l’ensemble des travailleurs à se mobiliser le 17 décembre» pour dénoncer la réforme des retraites.
La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) a elle aussi appelé à la mobilisation mardi prochain. Le Conseil des barreaux votera des actions ce vendredi, et les principaux syndicats policiers menacent de durcir leur mobilisation. Les syndicats des enseignants de la FSU ont appelé à la reconduction de leur mobilisation.

Andreï Touabovitch