L’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020, a été de nouveau incarcérée à la prison d’Evin, en Iran, rapporte ce mercredi sur Twitter, son comité de soutien.
Le comité de soutien de Fariba accuse le pouvoir iranien d’utiliser le cas de la chercheuse à «des fins extérieures ou intérieures qui demeurent opaques».
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que la décision de l’Iran de remettre en prison la chercheuse va «réduire la confiance» entre les deux pays, exigeant sa «libération immédiate». L’Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, a systématiquement rejeté les appels de la France à sa libération.
Fariba Adelkhah a été arrêtée en juin 2019 et condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale. L’Iran détient plusieurs ressortissants binationaux qui sont parfois accusés d’espionnage et Téhéran est souvent accusé de les utiliser comme moyen de pression dans ses négociations avec les Occidentaux. La République islamique a procédé au cours des dernières années à plusieurs échanges de détenus avec des pays étrangers.
L’annonce de la réincarcération de Fariba Adelkhah intervient en pleine négociation sur le nucléaire iranien entre l’Iran et la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Russie, la Chine et, de manière indirecte, les Etats-Unis.
Ces pourparlers, relancés en novembre 2021 visent à faire revenir dans l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 les Etats-Unis, qui l’ont quitté en 2018, et à ramener Téhéran au respect de ses engagements pris dans cet accord mais rompus suite au rétablissement des sanctions américaines.