Plusieurs grands groupes internationaux annoncent vouloir quitter la Russie

Plusieurs grandes entreprises internationales ont annoncé vouloir quitter la Russie sans délai, alors que la communauté internationale a trouvé un accord d’une exceptionnelle unanimité pour lourdement sanctionner la Russie, en marge de son invasion de l’Ukraine.

Dimanche dernier, le groupe pétrolier britannique BP a été le premier à se distinguer en annonçant sa sortie du capital de son homologue russe Rosneft, dans lequel il détient une participation de 19.75%, tout en faisant savoir qu’il comptait cesser toutes ses activités en Russie.

Hier lundi, son compatriote Shell a indiqué qu’il se séparait de ses parts dans plusieurs projets communs avec le groupe russe Gazprom en Russie, notamment sa participation au projet gazier Sakhaline-2 dans l’Extrême-Orient russe.

Leur concurrent norvégien Equinor, contrôlé à 67% par l’Etat norvégien, dont le fonds souverain va également geler ses investissements en Russie, a quant à lui annoncé l’arrêt de ses investissements en Russie et son désengagement de ses sociétés communes dans le pays.

Puis le groupe Volvo, un des leaders de la construction de poids lourds dans le monde, a annoncé l’arrêt de l’activité dans son usine de Kaluga, à 150 kilomètres de Moscou, qui produit tous les ans 5 000 camions, ce qui représente 3.5% de son chiffre d’affaires, ainsi que de ses opérations de vente dans tout le pays.

Un autre acteur des poids lourds, le groupe allemand Daimler-Benz, filiale du géant Mercedes-Benz et numéro un du marché, a également annoncé suspendre « jusqu’à nouvel ordre » ses activités russes. Cette suspension concerne notamment sa collaboration avec le groupe Kamaz, qui fournit l’armée russe, bien que la participation de Mercedes de 15% dans son capital ne concerne que le volet civil des productions Kamaz.

Mais il sera très difficile pour toutes ces entreprises de quitter effectivement la Russie, d’une part parce que la Banque centrale russe a interdit la vente des avoirs financiers dans le pays, et d’autre part du fait que la forte dépréciation du rouble suite aux sanctions économiques occidentales.

Andreï Touabovitch