Une ONG syrienne a indiqué qu’au moins quatre personnes ont été tuées dans des affrontements qui ont opposé hier mardi en Syrie des soldats du régime et des membres des FDS (Forces démocratiques syriennes) dominées par les Kurdes.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, a indiqué que deux soldats du régime ont été tués de même que deux membres du conseil militaire local (affilié aux FDS) dans un accrochage armé dans la banlieue de Tal Tamr, dans le nord-est de la Syrie.
A Damas, l’agence de presse officielle SANA a indiqué que les soldats syriens postés à des check-points avaient interdit à une « patrouille des forces américaines accompagnée de membres de la milice des FDS de pénétrer dans une région » sous contrôle du régime près de Tal-Tamr. Les FDS auraient alors attaqué des postes du régime, mais SANA n’a pas précisé s’il y avait eu des victimes.
Pour leur part, les FDS, alliés des Etats-Unis qui ont déployé des soldats en Syrie dans le cadre de la coalition internationale antidjihadiste, ont confirmé dans un communiqué la mort de deux des leurs et de deux soldats syriens, affirmant qu’il s’agit « d’une provocation dangereuse de la part du régime syrien ».
Les accrochages entre les forces de la région autonome kurde dans le nord-est de la Syrie et les troupes du régime sont rares dans le pays en guerre. Après le retrait de l’armée syrienne de leurs territoires dans le nord-est de la Syrie quelques années après le début de la guerre en 2011, les Kurdes ont instauré une administration autonome se dotant d’une force militaire.
La Turquie, qui considère les FDS comme l’extension syrienne du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), un groupe qu’elle qualifie de « terroriste », voit l’autonomie kurde en Syrie, à ses portes, d’un très mauvais œil. Et les tensions entre militaires turcs et combattants kurdes sont fortes.
En 2019, pour stopper une offensive d’Ankara contre leurs forces, les Kurdes ont accepté un accord avec le régime syrien et son allié russe, qui ont déployé des troupes dans des territoires sous leur contrôle, même si les FDS y conservent la haute main.