Algérie: L’Iran livre des drones au polisario qui menacent le Maroc, selon l’expert Ehud Yaari

Les gardiens de la révolution iraniens « ne s’arrêtent pas et maintenant ils ont déclenché une dangereuse flambée d’hostilités contre le Maroc, un vieil ami d’Israël, qui a adhéré aux Accords d’Abraham », affirme l’expert israélien et du Moyen-Orient, Ehud Yaari.

L’approvisionnement du front « polisario » en drones d’attaque pourrait mettre fin au cessez-le-feu dans le conflit autour du Sahara et « conduire même à un conflit militaire entre le Maroc et l’Algérie », estime ce journaliste qui a interviewé plusieurs figures du conflit israélo-arabe, notamment le roi Hussein de Jordanie, le dirigeant palestinien Yasser Arafat, le président égyptien Hosni Moubarak ainsi que des premiers ministres israéliens.

Citant des informations de diverses sources aux Etats-Unis, France et Espagne, Ehud Yaari affirme que « les Iraniens ont l’intention -et ont peut-être déjà commencé- à transférer en Algérie une grande quantité de drones d’attaque des derniers modèles de Shahad, qui sont déjà exploités par les Russes en Ukraine ». Et plusieurs de ces engins devraient être livrés aux milices du « polisario », qui contrôlent les camps de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie.

Ces dernières années, « le Maroc a progressivement obtenu un soutien international de plus en plus important pour son initiative d’autonomie au Sahara. Le « polisario » grince des dents, mais ses chefs n’ont pas la force de lancer des attaques contre le Maroc, leurs donneurs d’ordre algériens « craignent d’avoir des ennuis et préfèrent, par exemple, demander aux Etats-Unis d’essayer d’obtenir pour eux auprès des Marocains, une route vers la côte atlantique de la Mauritanie ».

Aujourd’hui, « l’Iran entre en scène, espérant créer un nouveau type de menace pour le Maroc: Transformer le « polisario » en une force militaire comme les milices qu’il a diligemment établies en Syrie, en Irak et au Yémen – comme à Gaza- et celles qu’il essaie d’établir en Azerbaïdjan, en Afghanistan et dans d’autres coins du monde », estime Ehud Yaari.

Les Iraniens ne sont, apparemment, pas les seuls: la Russie tente d’obtenir une base navale en Algérie, fournit à l’armée algérienne un nombre considérable d’armes et « a déjà transféré par son intermédiaire au Mali et au Burkina Faso (après les coups d’Etat militaires) les mercenaires de Wagner », ajoute le journaliste israélien.

« Fatiguée, l’armée française s’est retirée, et Poutine vise à pénétrer davantage dans la bande désertique du Sahel, ajoute le spécialise israélien, rappelant qu’Israël espère établir des relations avec les pays du Sahel, comme le Niger et la Mauritanie, afin d’ouvrir une route aérienne pour des vols à travers le ciel du Soudan et du Tchad, directement vers le Brésil et l’Argentine.

En cas d’attaques de drones suicides contre le Maroc, « la situation en Afrique du Nord changera. Il faudra un grand effort Américain pour empêcher une confrontation ouverte entre le Maroc et l’Algérie, qui se sont déjà affrontés dans la région de Tindouf dans le passé », explique Ehud Yaari.

Pour leur part, les Iraniens peuvent « acquérir de nouveaux avant-postes qui augmenteront leur capacité de chantage et de menace, et bien sûr permettront de nouveaux points de départs pour semer le terrorisme », souligne le journaliste israélien.

Francis Shwarz

Francis Shwarz

ancien Senior Consultant spécialisé dans les questions de stratégie économique au sein de la société Boston Consulting Group (BCG), et ancien manager au sein du groupe spécialisé dans les services pétroliers Schlumberger. en savoir plus