Le référendum en Centrafrique se déroule dans le calme malgré l’appel au boycott de l’opposition

Il faudra attendre environ huit jours pour connaître les résultats du referendum organisé par les autorités de la Centrafrique ce 30 juillet, à travers lequel le Président Faustin Archange Touadéra veut doter son pays d’une nouvelle Constitution.

Les Centrafricains se sont prononcés ce 30 juillet sur un projet de nouvelle Constitution qui devrait entre-autres permettre au Président Touadéra de briguer un troisième mandat, après son élection en 2016 et en 2020. La réforme constitutionnelle prévoit également d’allonger la durée du mandat présidentiel de «cinq à sept ans, et supprime la limitation de mandat».

Pour l’opposition qui rejette ce projet à l’instar d’une partie de la Société civile, le Chef de l’Etat, âgé de 66 ans, veut rester «Président à vie» de ce pays placé depuis 2018, sous la protection des mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner.

Si les principaux partis de l’opposition et des organisations de la Société civile, ainsi que les groupes armés rebelles, avaient appelé à boycotter le scrutin, le vote s’est déroulé sans incident sécuritaire notable, sur un vaste territoire où des groupes armés mènent des actions de guérilla contre les forces pro-régime.

Pour sécuriser ce scrutin auquel il tenait, le président Touadéra avait annoncé qu’il s’appuierait sur le soutien de la Russie et du Rwanda, deux Etats dont l’influence s’est considérablement accrue depuis quelques années en Centrafrique.

Un organe lié au groupe Wagner a assuré en juillet 2023 que plusieurs centaines de ses combattants étaient arrivés sur le territoire pour assurer cette mission.

Selon Human Rights Watch (HRW), des responsables de l’ambassade de Russie en Centrafrique ont rendu visite à l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan, pour demander des conseils sur la manière de modifier la Constitution.

En septembre 2022, la Cour constitutionnelle avait infligé un revers juridique au pouvoir en annulant la mise en place d’un Comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution. Le pouvoir avait ensuite démis la présidente de cette Cour, Danièle Darlan, mise à la retraite d’office en janvier 2023.

Andreï Touabovitch