Les garde-côtes chinois ont annoncé vendredi qu’ils avaient intensifié leurs patrouilles dans les eaux proches des îles Kinmen, contrôlées par Taïwan mais visibles depuis les côtes chinoises, suite à des incidents tragiques. Jeudi, un bateau de pêche chinois a chaviré, entraînant la mort de deux membres de l’équipage au large des îles Kinmen.
Cet archipel, administré par Taipei, est situé à seulement cinq kilomètres de la ville de Xiamen, dans la province chinoise du Fujian (à l’est du pays). En février, deux pêcheurs chinois ont également perdu la vie dans la région après que leur bateau ait chaviré, poursuivi par les garde-côtes taïwanais. Ces événements ont provoqué une montée des tensions entre Pékin et Taipei, les deux parties se rejetant mutuellement la responsabilité de ces incidents.
La Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, bien qu’elle n’exerce aucune souveraineté sur ce territoire insulaire de 23 millions d’habitants et ses îles avoisinantes. Dans un communiqué, les garde-côtes du Fujian ont déclaré : « Nous avons mené des patrouilles dans les eaux adjacentes des îles Kinmen ». Ils ont ajouté qu’ils continueront à renforcer ces patrouilles pour protéger les droits et intérêts légitimes des pêcheurs chinois, y compris ceux de la région de Taïwan, ainsi que pour garantir leur sécurité et leurs biens.
Depuis l’incident du mois dernier, les navires des garde-côtes chinois patrouillent quotidiennement dans les eaux chinoises près de Kinmen, selon les autorités taïwanaises. Le président chinois Xi Jinping a maintes fois affirmé que la réunification de Taïwan avec la Chine continentale était inévitable, malgré les 75 ans de séparation depuis la fin de la guerre civile chinoise. Les relations déjà tendues entre Pékin et Taipei ont été encore exacerbées par l’élection en janvier du président taïwanais Lai Ching-te, issu d’un parti traditionnellement favorable à l’indépendance de Taïwan.