Hier mercredi, la Banque Centrale du Brésil a annoncé sa décision de maintenir son taux d’intérêt interbancaire à 7,25 %. Une position courageuse dans un contexte économique peu prometteur.
Il s’agit du taux d’intérêt interbancaire le plus bas dans l’histoire économique du Brésil. La première institution financière du pays l’avait adopté depuis octobre dernier. Mais, avec les pressions inflationnistes et une croissance économique très faible, soit en dessous d’1 %, certains experts s’attendaient à une revue à la hausse de ce taux d’intérêt : ce n’est pas ce qu’a estimé le comité monétaire de la Banque Centrale du Brésil (COPOM). Celui-ci dit, au travers de son communiqué, s’être appuyé sur « la conjoncture macroéconomique et les perspectives inflationnistes » pour prendre cette décision. A noter que le COPOM a campé sur cette position pour la troisième fois de suite, après ses réunions de novembre et de janvier.
A présent, certains économistes ont reporté la révision du taux à la prochaine réunion. Quant à eux, ils se basent sur l’inflation. Cet indicateur a atteint 0,8 % en janvier, ce qui constitue un record pour ce mois depuis 2003, donc une décennie. C’est ce qu’a expliqué Silvia Matos, économiste de la fondation Getulio Vargas : « le plus probable, c’est que le taux (d’intérêt) monte cette année car l’inflation est au dessus de la prévision de la Banque centrale. Pour l’instant, on évite cette hausse, pour la reporter ». Quoi qu’il en soit, le COPOM a au mois reçu le soutien de Fédération des Industries de Sao Paulo (FIESPI). Cette structure a qualifié de « juste » la décision du comité monétaire, avant d’ajouter que le pays « n’a pas besoin d’une augmentation de ses taux d’intérêt mais de sa production ».