De nombreux points, principalement sur les questions agricoles, tendent les rapports commerciaux entre le canada et l’Union Européenne, alors que cette dernière est sur le point d’entamer des négociations de libre-échange avec les Etats-Unis.
Le premier point de discorde concerne l’exportation du bœuf. Le Canada souhaite exporter plus de bœuf vers l’Europe. L’Union Européenne s’y oppose mais exige dans le même temps un plus grand accès au marché des produits laitiers au Canada. De plus, il y a quelques jours, l’Union Européenne a officiellement confirmé le boycottage des produits du phoque canadien, au grand dam d’Ottawa. Enfin, les Européens s’évertuent à poursuivre leur campagne contre le pétrole issu des sables bitumeux, dont le Canada est producteur. La Commission Européenne est en voie d’établir que les émissions de gaz à effet de serre de ce type d’énergie sont 22% plus élevées que le pétrole conventionnel. Dans ce cas de figure, le Canada, qui estime cette campagne discriminatoire, pourrait saisir l’Organisation Mondiale du Commerce du dossier.
Tous ces désaccords masquent à peine le désintéressement de l’Union Européenne pour le Canada. En effet, d’ici quelques semaines, l’Union Européenne et le Canada vont entamer leurs négociations pour parvenir à un accord de libre-échange. Les relations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union Européenne représentent le tiers des échanges commerciaux mondiaux. La zone de libre-échange qu’américains et européens veulent mettre sur pied sera l’une des plus grandes au monde. Mais le Parlement Européen et les Etats membres doivent approuver le mandat de discussions tandis que les Etats-Unis doivent encore observer un délai lié à la Consultation du Congrès. Si cet accord parvenait à voir le jour, l’intérêt européen de passer par le Canada en prendra un sérieux coup.