Dans un communiqué publié mardi sur son site internet, le ministère russe de l’Economie a annoncé avoir saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester la taxe imposée par l’Union européenne à une série d’importations russes.
Il s’agit de la première procédure lancée par Moscou depuis son accession à l’OMC en août 2012. La première étape de cette procédure est une consultation qui doit laisser la possibilité d’obtenir une solution à l’amiable dans les 60 jours. D’ici là, c’est-à-dire le 22 février, un panel d’experts sera éventuellement désigné pour trancher. Bruxelles estime que les industriels russes bénéficient de prix de l’énergie plus faibles. Moscou de son côté estime que ses industriels ont subi un préjudice atteignant « des centaines de millions de dollars par an » en raison de « correctifs énergétiques » appliqués par Bruxelles à une série de secteurs tels que ceux de la métallurgie ou des engrais.
La Russie et l’Union européenne sont coutumières de ce genre de batailles commerciales. En juillet dernier, c’est l’UE qui avait lancé une procédure du même type que celle qui vient d’être lancée par Moscou et qui visait une taxe russe datant de plus d’un an sur le recyclage des voitures visant les véhicules importés. Les Européens estiment que cette taxe, de 575 à 3 700 dollars US par voiture neuve et de 3 560 à 23 540 dollars US pour les véhicules de plus de trois ans, entrave considérablement les exportations d’un secteur essentiel pour leur économie. Ils affirment également que la Russie a introduit cette taxe une semaine après son entrée dans l’OMC, pas pour des raisons environnementales mais plutôt pour compenser le manque-à-gagner dû à la baisse des droits de douanes.
Un panel a été mis en place en fin novembre à l’OMC pour trancher, après que la période des négociations n’a rien donné et malgré le fait que le Parlement russe ait depuis élargi cette taxe aux véhicules fabriqués en Russie.