A l’instar de tous les pays de la planète, et malgré d’importantes réserves, l’Arabie saoudite a un nécessaire besoin de diversification énergétique pour s’affranchir de sa dépendance au pétrole.
Mais contrairement à des pays comme le Royaume-Uni, les Etats-Unis ou encore le Japon, les raisons de transition énergétique de l’Arabie saoudite sont assez particulières. Le Royaume Wahhabite ne manque pas de réserves. Le premier champ découvert en 1938 produit encore et de nouvelles formations géologiques sont continuellement découvertes.
La plus grande contrainte pour l’Arabie réside dans le fait que le pays impose à sa société nationale Saudi Aramco de vendre son pétrole à 5 dollars le baril pour les usages domestiques, carburant et production d’électricité, au lieu des plus de 100 dollars des cours mondiaux.
Or, la consommation locale saoudienne augmente avec sa population. Sur 10 millions de barils produits chaque jour, 3 millions sont désormais consommés dans le pays. Ces contraintes sont à l’origine d’une perte théorique pour la compagnie saoudienne de 285 millions de dollars par jour et de plus de 100 milliards de dollars par an à un moment où elle a un besoin pressant de financer ses investissements. L’alternative réside donc dans la diminution de l’autoconsommation de pétrole du pays, notamment par le développement des énergies nucléaire et solaire.
Depuis 80 ans, le pétrole est garant de l’opulence et de la stabilité de l’Arabie saoudite. En plein « Printemps arabe », c’est l’Or noir qui a permis le déblocage par le roi Abdallah de 130 milliards de dollars pour financer des créations d’emplois, des subventions pour l’accès au logement, l’augmentation du salaire des fonctionnaires, le financement d’institutions religieuses, … autant de mesures nécessaires pour calmer la contestation populaire.