Lentement mais sûrement, la Turquie s’est imposée sur la scène internationale comme un acteur de premier plan en matière d’aide humanitaire. Elle accueille aujourd’hui sur son territoire plus d’un demi-million de réfugiés Syriens, logés, pour plus de la moitié d’entre eux, dans des camps ultramodernes.
Elle est également présente et très active dans de nombreux pays ayant connu des crises humanitaires, comme l’Indonésie après le tsunami de 2004 ou encore la Somalie, où elle a été l’un des premiers acteurs à apporter son aide lors de la famine de 2011.
Les dernières statistiques complètes datées de 2012, classent la Turquie au 4e rang mondial des pays bailleurs de l’aide humanitaire. Depuis l’arrivée au pouvoir en 2002 du Parti pour la justice et le développement (AKP), l’économie turque a connu un plein essor et la croissance du PIB s’est accompagnée avec une plus grande ouverture sur le monde.
En matière de politique étrangère, Ankara a développé, son propre modèle, basé essentiellement sur des partenariats bilatéraux et dont l’aide humanitaire constitue un volet important. D’aucuns expliquent également ce nouveau rôle que s’est donné la Turquie par la série de crises humanitaires qui se sont régulièrement produites non loin de ses frontières. Mais au cœur de cette politique d’aide humanitaire, se trouve toute une stratégie géopolitique sans oublier la volonté d’exporter le modèle culturel turc.
En effet, la Turquie est aussi le plus grand fournisseur d’aide au développement, en dehors du monde occidental. Après avoir déclaré 2005 « l’année de l’Afrique », elle s’est engagée en 2011 à accorder une aide annuelle de 200 millions de dollars aux pays les moins avancés. Sa politique étrangère vis-à-vis de l’Afrique s’inscrit dans une vision à long terme, fondée sur l’idée que dans une économie mondialisée et de plus en plus instable, il faut avoir des alliés avec un potentiel de développement.