Le département américain de la Justice a annoncé lundi, l’inculpation par un grand jury de cinq officiers de l’armée chinoise pour cyberespionnage. Pékin dément en dénonçant des charges « fabriquées ».
Ces poursuites contre des employés gouvernementaux étrangers sont une première aux Etats-Unis. Les officiers chinois Wang Dong, Sun Kailiang, Wen Xinyu, Huang Zhenyu et Gu Chunhui, tous membres de l’Unité 61398 du troisième département de l’Armée de libération du peuple sont accusés d’avoir piraté, dans le but de dérober des secrets industriels, les systèmes informatiques de six entreprises américaines des secteurs du nucléaire, des métaux et de l’énergie solaire.
Parmi ces sociétés figurent United States Steel Corp, un producteur d’acier, Alcoa, leader dans l’aluminium, ou encore Allegheny Technologies, spécialisé dans les métaux. Les officiers chinois auraient opéré depuis Shanghai entre 2006 et 2014 via des installations militaires appartenant au renseignement chinois. Ils risquent des condamnations pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.
La Chine n’a pas été gênée pour rappeler les fuites de Wikileaks et de l’affaire Snowden, a riposté en accusant les Etats-Unis d’ « hypocrisie » et d’appliquer un système de deux poids deux mesures, en matière de sécurité informatique. L’ambassadeur américain en Chine Max Baucus a été convoqué et s’est vu remettre une protestation officielle de la Chine qui réclame l’abandon d’une procédure « infondée et absurde » contre ses militaires.
Selon le Washington Post, l’espionnage chinois des entreprises américaines coûterait à l’économie américaine entre 24 et 120 milliards de dollars par an. La procédure inédite de la justice américaine peut être interprétée comme une volonté d’endiguer le phénomène, bien que les Etats-Unis eux-mêmes soient régulièrement accusés par la Chine de cyberspionnage