Le naufrage du ferry Sewol en Corée du Sud le 16 avril dernier se fait douloureusement ressentir sur l’économie nationale, malgré les tentatives du gouvernement pour y remédier.
Le deuil national qui a suivi le drame qui a coûté la vie à 302 personnes, en grande partie des adolescents en voyage scolaire, a entraîné une baisse soudaine de la consommation des ménages. La population a renoncé aux sorties et aux loisirs, les autorités ont annulé les festivals et les manifestations sportives et culturelles et les usines et les bureaux ont suspendu toutes leurs fêtes d’entreprise. Les transactions par cartes de crédit, qui constituent le principal moyen de paiement en Corée du Sud, présentent des baisses jusqu’à 10%, selon les compagnies de cartes de crédit. Cette situation a conduit les maisons de courtage du pays à revoir à la baisse leurs prévisions de résultats du deuxième trimestre pour les entreprises dans les secteurs des télécoms, de l’alimentaire et de la distribution.
Les autorités sud-coréennes sont bien conscientes de ce ralentissement de la consommation qui pourrait freiner une reprise économique durement acquise. Plusieurs mesures ont été annoncées pour renverser la vapeur et aider le pays à traverser cette phase de morosité. Des prêts à des taux bas ont été promis aux petites entreprises et aux magasins dans les secteurs du tourisme, des transports et des hôtels.
Plus grave encore, la catastrophe du ferry a ébranlé la confiance de la population sud-coréenne en leur pays.Le naufrage du Sewol a révélé le laxisme qui existait dans les régulations sur le transport maritime, les insuffisances de la formation des équipages maritimes, face à une situation d’urgence et le manque total de supervision de la part des autorités, des manquements souvent justifiés par un désir d’accroître les bénéfices.