Malgré le succès retentissant des anti-européens aux élections européennes, le Premier ministre britannique David Cameron a exclu lundi, d’avancer la date du référendum qu’il a promis pour 2017 ,au sujet de l’appartenance du pays à l’Union européenne.
Comme en France, en Italie, en Grèce, en Belgique ou encore aux Pays-Bas, un vent anti-européen souffle et les populations rendent l’Europe responsable des problèmes nationaux. Le parti conservateur du Premier ministre britannique est arrivé troisième des élections au Parlement européen, le grand vainqueur étant l’UKIP (United Kingdom Independence Party), un parti anti-européen. Malgré les pressions suscitées par cette victoire et nourries par la frange eurosceptique de son propre parti, David Cameron maintient sa ligne de conduite, assurant que raccourcir le calendrier du référendum serait une erreur. Mais devant le sentiment de ras-le-bol vis-à-vis de l’Europe révélé par ces élections, le Premier ministre britannique reconnaît la nécessité de renégocier avec ses partenaires des Vingt-Huit, les termes de l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE. Il a déjà commencé à accorder des concessions à l’UKIP en promettant de durcir la politique britannique en matière d’immigration.
Mais David Cameron ne pourra organiser le référendum promis que s’il est réélu à l’issue des élections législatives de l’année prochaine. Il faudra cependant compter avec l’UKIP pour ces élections et une possible alliance électorale entre le parti conservateur et l’UKIP est tout à fait envisageable. Plusieurs députés conservateurs la souhaitent ardemment mais David Cameron a, pour le moment, rejeté cette idée. Le succès de l’UKIP aux européennes confirme la tendance qu’il a affichée lors des élections locales organisées simultanément dans le pays, ce qui constitue une petite révolution du paysage politique en Grande-Bretagne.