De l’avis de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, le Fonds Monétaire International (FMI) doit surtout se démocratiser. Une position qui contraste quelque peu avec celle des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui, en sommet au cours de cette semaine dans le pays sud-américain, viennent de créer une banque de développement en vue de concurrencer l’institution de Bretton Woods.
« Nous n’avons aucun intérêt à nous éloigner du FMI. Au contraire, nous avons intérêt à le démocratiser, à le rendre le plus représentatif possible », a déclaré Mme Roussef à Brasilia en marge du sixième sommet annuel du groupe des cinq puissances émergentes. Ce que le Brésil et ses pairs des Brics veulent, c’est une simple réforme des institutions financières multilatérales, dans lesquelles ces principaux pays émergents s’estiment sous-représentés. « La distribution des quotas au sein du FMI ne reflète pas le pouvoir ni les corrélations entre les forces économiques », a-t-elle argumenté.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Brésil a les moyens de sa politique et sa présidente a tenu à le souligner en précisant que son pays est désormais indépendant du FMI. En effet, le Brésil, actuelle septième puissance économique mondiale, a déjà épuré sa dette envers cette institution. Ainsi, le FMI ne peut-il plus dicter la politique économique de cet Etat qui est devenu même un pays contributeur. A ce titre, cette puissance émergente a participé, lors de la crise de l’euro, à la mise en place du pare-feu financier.
Dilma Roussef a fini par évoquer une des différences entre la Banque de développement créée par les Brics et le FMI : son positionnement envers les pays en développement, qui sera tout de même caractérisé par la rigueur financière. Disposant d’un capital initial de 50 milliards de dollars, cette banque des Brics sera basée à Shanghai avec la vocation de soutenir de grands travaux d’infrastructure.