La RBI (Reserve Bank of India) a annoncé mardi par communiqué, le maintien de son principal taux directeur, le taux repo auquel elle prête aux banques commerciales, à 8%. Cette décision est une mesure prudente prise en attendant de connaître les effets des pluies de mousson sur les récoltes et les prix alimentaires.
Selon Raghuram Rajan, le patron de la RBI, de faibles pluies de mousson impliquent de faibles récoltes, ce qui entraînerait une augmentation des produits alimentaires avec des conséquences sur l’inflation générale. Les craintes de voir ce scénario se produire sont plus que réelles, les précipitations annuelles étant inférieures cette année de 20% à la moyenne. Cette décision de la Banque centrale indienne était attendue par les analystes malgré le triple relèvement du repo par Raghuram Rajan, depuis son entrée en fonction en septembre 2013. Ce taux n’a en effet plus été modifié depuis janvier.
Un vif débat oppose le directeur de la RBI à ses détracteurs sur la stratégie à adopter vis-à-vis des taux. Pour Raghuram Rajan, la priorité est de freiner l’inflation, qui s’est élevée en juin dernier à 7.3%, préalable indispensable à une croissance durable.Ses détracteurs, principalement le patronat, veulent un assouplissement immédiat de la politique monétaire de manière à relancer l’activité dans le pays. Pour eux, la véritable cause de l’inflation réside dans les goulots d’étranglement qui freinent la production industrielle et renchérissent ses coûts.
La croissance indienne est, depuis deux ans, inférieure à 5%, bien loin des taux de 8% à 9% qu’elle enregistrait dans les années 2000.Or le relèvement de cette croissance, et par conséquent l’accélération de l’économie, est plus que jamais attendu pour absorber l’arrivée chaque année des millions d’actifs sur le marché du travail.