Avec une croissance forte de 4% de son PIB en 2013, l’économie turque reste robuste et enregistre une progression de 4,3% du PIB au premier trimestre 2014.
Ce dynamisme reflète le parcours de l’économie de la Turquie tout au long de cette dernière décennie. Battant en brèche toutes les prédictives négatives du Fonds Monétaire International et de le Banque mondiale, Ankara a accru son influence sur la scène internationale en s’imposant comme la première puissance économique du Moyen-Orient.
Au pouvoir depuis plus de 10 ans, le gouvernement islamo-conservateur de l’AKP se présente généralement comme l’artisan de cette nouvelle Turquie. Son chef, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, est presque assuré de briguer maintenant un mandat présidentiel pour les cinq prochaines années. L’un de ses slogans favoris est «durmak yok !» («Pas question de s’arrêter !»).
Pourtant l’économie turque a montré des signes de fragilité ces derniers mois notamment, avec une vague de scandales de corruption au sein même du gouvernement, des descentes massives dans les rues de manifestants pour dénoncer les dérives autoritaires du Premier ministre ou encore les désaccords entre le gouvernement et la Banque centrale dont le manque d’indépendance, ont suscité des inquiétudes parmi les experts. Les fluctuations des marchés et la volatilité des taux de change font craindre aussi des perspectives incertaines.
Pour le journaliste Bora Bayraktar à Euronews « la plus grande faiblesse de l’économie turque, c’est le niveau d’endettement de sa population ». La dette totale des particuliers se chiffre à 343 milliards de livres turques, soit 161 milliards de dollars, alors que 645 000 personnes environ, n’arrivent pas à rembourser leurs crédits dès les premiers mois, selon les chiffres officiels. Les analystes estiment également que l’économie turque est trop dépendante des investissements étrangers et que la chute de ceux-ci pourrait entraver les ambitions d’Ankara de se hisser parmi les dix premières puissances du monde d’ici 2023.