Le procès à Palma de Majorque de l’infante Cristina d’Espagne, de son mari et de seize autres accusés poursuivis dans une vaste affaire de détournement de fonds publics, a été suspendu hier lundi soir, le temps de l’examen des questions préliminaires, avant de reprendre le 9 février prochain.
Cette première comparution des accusés, qui a duré pendant 13 heures, a été consacrée à des aspects juridiques qui devront être tranchés avant la poursuite du procès. Le tribunal pourra trancher avant le 9 février sur le fait de savoir si Cristina, la sœur du Roi d’Espagne Felipe VI, a été injustement renvoyée devant la justice et doit bénéficier d’un non-lieu comme assurent ses avocats.
La défense de l’infante ainsi que le parquet ont en effet plaidé le non-lieu, estimant que les poursuites pour fraude fiscale la visant n’étaient pas possibles au regard de la jurisprudence.
Des dizaines de journalistes du monde entier ont assisté à cette première comparution sur le banc des accusés d’un membre de la famille royale d’Espagne depuis l’instauration de la monarchie constitutionnelle en 1975.
Seconde fille de Juan Carlos Ier et de Sofia, Cristina d’Espagne est soupçonnée d’avoir dissimulé au fisc des revenus provenant du détournement de six millions d’euros de fonds publics reprochés à son époux et à l’un de ses anciens associés.
L’époux de l’infante, Inaki Urdangarin, un ancien handballeur professionnel et double médaillé olympique, et son associé Diego Torres sont notamment accusés d’avoir surévalué les contrats signés entre 2004 et 2006 par l’institut Noos, une fondation à but non lucratif dédiée à l’organisation d’évènements sportifs qu’ils dirigeaient avec les gouvernements régionaux des Baléares et de Valence.
Le procès doit se terminer en juin. Inaki Urdangarin encourt jusqu’à 19 ans et demi de prison. Une peine de huit ans de prison est requise contre l’infante par l’association d’extrême-droite Manos Limpias (Mains propres) qui représente à elle-seule l’accusation publique.