Le gouverneur de la banque centrale indienne, Raghuram Rajan a annoncé qu’il ne briguera pas un deuxième mandat, le sien arrivant à échéance le 4 septembre prochain.
C’est la première fois qu’un gouverneur de la banque centrale de l’Inde n’effectue qu’un seul mandat depuis 1992. Ce départ est d’autant plus surprenant que Raghuram Rajan avait l’appui du Premier ministre et du ministre des Finances.
En poste depuis septembre 2013, il a réformé les statuts de la Banque de réserve indienne pour la rendre plus indépendante et mis fin à la plus grave crise de change que le pays ait connu depuis plus de 20 ans. Il avait à son bilan, la stabilisation de l’inflation à 5,8% contre environ 10% auparavant et l’abaissement des taux d’intérêt à leur plus bas niveau depuis début 2011, dans le but de libérer la croissance qui atteignait 7,9% au premier trimestre 2016.
Il s’est en plus attaqué au système bancaire, imposant aux banques de nettoyer leurs bilans d’ici à mars 2017. Les banques accusaient des pertes cumulées équivalentes à 2.35 milliards d’euros en 2015-2016, victimes d’une montagne de créances douteuses qui freinent leur activité.
Mais tous ces faits d’armes, qui ont grandement contribué à considérer par les experts Raghuram Rajan comme l’un des décideurs économiques les plus crédibles, non seulement en Inde, mais également dans les pays émergents, n’ont pas suffi à leur faire unanimement apprécier dans son pays. Il était devenu la cible de l’aile droite du BJP (Bharatiya Janata Party), le parti au pouvoir, qui l’accuse d’être « antinational ». Pour l’équipe au pouvoir, son départ ne sera pas l’occasion d’un changement de politique économique.
Plusieurs noms circulent déjà pour le remplacer. Il s’agit entre autres, d’Urjit Patel, le gouverneur adjoint de la Banque centrale indienne, ou encore celui du patron de la State Bank of India, la première banque du pays, Arundhati Bhattacharya.