Le ministère chinois du Commerce a publié hier mercredi des statistiques selon lesquelles les investissements chinois à l’étranger ont augmenté de 18.3% pour atteindre en 2015 le niveau record de 145 milliards de dollars, faisant pour la première fois du pays un exportateur net de capitaux.
Au total, la Chine concentre désormais 9.9% des investissements dans le monde, à la deuxième place derrière les Etats-Unis dans le classement, investissements réalisés aussi bien par des institutions chinoises telles que des banques et des assureurs (et qui comptent pour 90% des flux) que par des entreprises pour des acquisitions directes. Les investissements chinois à l’étranger ont triplé entre 2010 et 2015, dépassant ainsi les 135.6 milliards de dollars d’investissements étrangers en Chine. Selon le ministère chinois du Commerce, cette situation inédite est le résultat « du renforcement généralisé de la puissance nationale » et de la politique du gouvernement visant à encourager les entreprises chinoises à investir à l’étranger. Pour les autorités chinoises, cette stratégie poursuit le double objectif de permettre aux entreprises chinoises de se transformer et de se moderniser, et de lutter contre les goulots d’étranglement qui affectent le développement et qui sont largement liées au ralentissement de l’économie nationale, à savoir les surcapacités de production, la faiblesse de la demande intérieure, la consommation croissante des ressources énergétiques et de matières premières. Et la tendance devrait se poursuivre dans les années à venir, le gouvernement chinois s’attendant à ce que les investissements directs du pays à l’étranger doublent à nouveau d’ici à 2020 pour atteindre les 1 000 milliards de dollars sur les cinq prochaines années.
Mais, dans le même temps, les partenaires étrangers de la Chine se plaignent du manque de réciprocité à leur égard. Ainsi, le président de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, Joerg Wuttke, a dénoncé début septembre les restrictions imposées par Pékin aux entreprises étrangères, restrictions en net contraste avec le flot d’investissements chinois en Europe.