Les conglomérats iraniens, contrôlés par l’élite religieuse, exigent d’être associés au processus de participation aux appels d’offres sur 50 projets pétroliers et gaziers. Cette volonté se manifeste à quelques jours de l’échéance fixée de la mi-novembre fixée aux compagnies pour postuler aux nouveaux appels d’offre.
Jouant sur le sentiment national, lequel est exacerbé par les Gardiens de la révolution iranienne, qui contrôlent des pans entiers de l’économie iranienne.
Ebadollah Abdollahi, un ancien commandant de la révolution iranienne qui dirige aussi le conglomérat industriel «Khatam al-Anbia», a récemment déclaré que c’était « une honte » de confier aux compagnies étrangères le contrôle des nouveaux projets pétroliers.
Cette prise de position nationaliste est née et s’est renforcée après que, la semaine dernière, la NOC, la société pétrolière nationale, ait estimé que les compagnies étrangères sont les mieux placées pour prendre la direction des grands projets pétroliers, comme Azadegan Sud. Les compagnies étrangères sont en effet les seules à disposer à la fois de la technologie et des fonds nécessaires au développement des grands gisements.
Les autorités iraniennes semblent l’avoir bien compris puisque le gouvernement a révolutionné le contrat pétrolier type qui peut désormais durer jusqu’à 25 ans, contre 5 ans seulement avant la levée des sanctions, une décision qui a bien évidemment le but de les courtiser. Le néerlandais Shell, le Français Total, l’Italien Eni ainsi que des compagnies asiatiques sont pressenties, mais les compagnies américaines sont encore exclues par les sanctions de Washington.
Mais les entreprises des Gardiens de la révolution sont bien décidées à jouer les trouble-fêtes, profitant de la décision dimanche dernier, du ministre du Pétrole de les autoriser à déposer des offres pour ce champ géant. La date limite pour le dépôt des offres est le 19 novembre prochain. Les entreprises présélectionnées seront connues le 7 décembre et les gagnants au mois de mars prochain.