Afrique du Sud : les ambitions internationales d’Anglogold

Anglogold nourrit de nombreuses ambitions hors des frontières sud-africaines. Cette politique lui a été très utile au cœur de la récente crise sociale dans le secteur minier.

Anglogold a toujours eu des visées internationales. Son premier coup d’éclat sur cette scène remonte à 2004. Le sud-africain se liait alors à Ashanti Goldmines pour, ensuite, prendre seul les rennes d’Anglogold Ashanti en 2007. La nouvelle entreprise était sevrée par la direction siégeant à Johannesburg. De cette manière, elle pouvait voler de ses propres ailes. Un envol aux débuts délicats mais finalement couronné de succès : en 2011, Anglogold Ashanti a réalisé des revenus records à hauteur de 6,57 milliards de dollars américains et un résultat net de 1,55 milliard de dollars. En outre, sa production ghanéenne est actuellement la plus importante du groupe, avec 600 000 onces par an. Comme on ne change pas l’équipe qui gagne, Anglogold ne veut pas changer de recette. Ainsi, le géant aurifère est sur 2 projets en République Démocratique du Congo (RDC) : il s’agit des mines de Kibali et de Mongbwalu, toutes deux situées en Province Orientale. La première devrait être lancée d’ici l’année prochaine tandis que la seconde va démarrer en 2014. Selon ses estimations, Anglogold pourrait tirer 600 000 onces par an de Kibali. Ce qui lui rapportera 450 millions de dollars américains sur la même période.

L’Afrique Centrale n’est pas la seule cible de la compagnie sud-africaine. L’Ouest du continent entre également dans ses plans : Anglogold prévoit d’agrandir et de tirer le maximum de profit de ses gisements de Siguiri en Guinée et de Sadiola au Mali. Comme l’internationalisation constitue son empreinte, elle envisage aussi d’établir des exploitations en Egypte et au Sud Soudan. Si cela se concrétisait, Anglogold sera représentée dans toutes les sous-régions de l’Afrique. Cette tendance à l’expansion lui a été salutaire lors de la série des grèves des mines sud-africaine : à l’opposé de ses concurrents, le titre d’Anglogold a curieusement gagné 6,8 % depuis le 30 août dernier à la Bourse de Johannesburg.

Andreï Touabovitch

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