Portugal : premier échec dans les privatisations

Portugal -privatisationsLa compagnie aérienne TAP n’a finalement pas été cédée la semaine dernière. C’est le premier échec dans la politique des privatisations adoptées par le gouvernement portugais.
L’affaire était presque pliée : normalement, aucun obstacle ne s’érigeait devant Synergy Aerospace, consortium sud-américain et propriétaire du transporteur aérien colombien Avianca, qui restait le seul repreneur de la TAP. Mais, l’opération ne s’est pas conclue de manière heureuse : bien qu’intéressante d’un point de vue stratégique, l’offre de Synergy Aerospace n’a pas été satisfaisante sur le plan financier. En clair, elle ne suffisait pas à « assurer de façon adéquate les moyens financiers pour garantir le prix de l’opération, l’augmentation de capital et le refinancement de l’entreprise », d’après les explications de la Secrétaire d’Etat Portugaise au Trésor. Synergy Aerospace se proposait de couvrir le passif du transporteur aérien portugais, évalué à 1,5 milliard d’euros (1,88 milliard de dollars américains), mais également de payer 35 millions d’euros (43 millions de dollars) au gouvernement portugais. C’est donc le tout premier revers dans la politique des privatisations au Portugal. Elle est censée rapporter une enveloppe de 5,5 milliards d’euros (7 milliards de dollars) au Trésor Public d’ici 2014. Un objectif déjà réalisé à moitié par le biais des investissements d’entreprises chinoises en faveur des compagnies d’électricité EDP et REN.
Pour rappel, le groupe TAP inclut le transporteur aérien du même nom et la compagnie aérienne régionale Portugalia. En plus, il est propriétaire d’une société d’entretien au Brésil et, à 49,9 %, du bagagiste Groundforce. A elle toute seule, la compagnie aérienne TAP a transporté 9,75 millions de passagers en 2011 ainsi que 89 500 tonnes de fret sur la même période. Une activité en direction de 34 pays et de 74 destinations. Ce qui a généré un bénéfice net de 3,1 millions d’euros (3,8 millions de dollars). Un montant bien négligeable devant la dette d’1,23 milliards d’euros (1,55 milliard de dollars) du groupe.

Andreï Touabovitch

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