Le ministre chypriote des Finances Harris Georgiades a annoncé que le gouvernement a approuvé une série de mesures qui rendra «plus ciblé et fiable» le dispositif dit «investissement contre passeport».
Ce dispositif, qui permet à des citoyens de pays tiers investissant d’importantes sommes d’argent dans l’île d’obtenir un passeport chypriote, et donc européen, est décrié par la Commission européenne.
Selon les nouvelles dispositions prises par les autorités chypriotes, un citoyen d’un pays hors Union européenne obtiendra un passeport chypriote en échange d’un investissement de 2,5 millions d’euros contre deux millions d’euros auparavant. Cet investissement peut consister entre autres, en l’achat d’une résidence dans l’île.
Le ministre chypriote a également évoqué des contrôles plus stricts. L’examen des candidats à ce passeport européen sera mené par une agence internationale, les aspirants devront obtenir un visa Schengen et leur dossier sera automatiquement exclu s’il a fait l’objet d’un rejet dans un autre pays de l’Union européenne proposant ce genre de dispositif.
Le dispositif investissement contre passeport a été mise en œuvre à Chypre en 2013. Selon Harris Georgiades, il a permis au total à 1.864 citoyens de pays extérieurs à l’Union européenne d’obtenir un passeport chypriote. Mais il a permis surtout à Chypre, qui venait d’être durement frappé par la crise financière, de drainer un investissement de 6,6 milliards d’euros.
Mais dans un rapport publié fin janvier, Bruxelles a mis en avant les dangers de cette pratique, estimant qu’elle bénéficiait principalement à de riches Russes et Chinois qu’elle présentait «un certain nombre de risques en termes de sécurité, de blanchiment d’argent ou encore d’évasion fiscale».
En effet, Chypre, mais également Malte et la Bulgarie qui sont aussi dans le viseur de l’Union européenne, ont facilité les étapes de naturalisation pour leurs investisseurs en n’imposant pas d’obligation de résidence physique, ni de véritable connexion avec leurs nouvelles patries.