Dans un marché préoccupé par les perspectives économiques de la Chine, dont un probable ralentissement de l’économie, et de l’Ukraine, le cours de l’or noir a très sensiblement reflué hier mardi, marquant une chute de plus de 20% depuis les sommets de la semaine dernière.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a clôturé hier mardi en-deçà de 100 dollars pour la première fois depuis le deuxième jour de l’invasion de l’Ukraine, il y a presque trois semaines, son prix de référence ayant reculé de 6.53%, pour terminer à 99.91 dollars.
Pour sa part, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en avril a cédé 6.37% à 96.44 dollars. Le 7 mars dernier, les cours avaient atteint un record depuis 2008, à 139.13 dollars pour le Brent et 130.50 pour le WTI.
Les analystes estiment que c’est la Chine, de très loin le premier importateur mondial de pétrole avec un peu plus de 10 millions de barils par jour, qui a eu le plus gros impact sur les prix mardi, avec notamment la décision de la Chine d’ordonner le confinement de dizaines de millions de personnes pour contenir des foyers de Covid. Ces confinements pourraient potentiellement baisser la consommation d’un demi-million de barils par jour.
Mais la baisse des cours du pétrole peut aussi être reliée aux espoirs « que les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine puissent conduire à une désescalade du conflit, sa résolution pouvant conduire à des sanctions moins sévères à l’encontre de la Russie, deuxième exportateur de pétrole brut au monde, et alléger les pressions sur l’offre.
Enfin, la Russie a assuré avoir reçu de Washington la garantie que les sanctions la visant à cause de l’Ukraine ne concerneraient pas sa coopération avec Téhéran, semblant lever un obstacle à la relance de l’accord sur le nucléaire iranien. Une issue positive des négociations entraînerait la levée de sanctions conte l’Iran, membre fondateur de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole).
Or la participation au marché de la République islamique est fortement limitée depuis 2018 et le rétablissement des sanctions économiques américaines par l’administration de Donald Trump. Et un retour à pleine capacité du pays, qui produisait en 2020 près de 2 millions de barils par jour mais n’en exportait que 404 500 d’après le site de l’Opep, pourrait renverser l’état actuel de l’offre mondiale d’or noir.