Les données publiées hier mercredi par le ministère russe des finances, révèlent que face à un secteur de l’automobile en berne, une envolée de l’inflation ou encore des vents contraires pour l’énergie, l’économie de la Russie est au bord du gouffre à cause des sanctions occidentales qui lui ont été imposées après l’invasion de l’Ukraine.
Le ministère russe des Finances a annoncé avoir réglé en roubles une dette de près de 650 millions de dollars à la suite du refus d’une banque étrangère d’effectuer le paiement en dollars, ce qui l’expose à un risque de défaut de paiement au bout d’une période de grâce de 30 jours à compter du 4 avril.
Moscou a réussi pendant plusieurs semaines à écarter le danger d’un défaut de paiement, le Trésor américain permettant l’utilisation de devises étrangères détenues par Moscou à l’étranger pour régler des dettes extérieures. Mais celui-ci a durci cette semaine les sanctions, n’acceptant plus de dollars détenus par Moscou dans des banques américaines.
Les experts redoutent un défaut de paiement de la Russie inévitable ce qui, à défaut de ne pas faire s’effondrer immédiatement les marchés et l’économie russes, devrait avoir des conséquences dévastatrices à plus long terme, notamment sur l’investissement, la croissance et le niveau de vie.
Les ventes de voitures neuves en Russie se sont effondrées de 62,9% en mars sur un an, symbole de tout un secteur mis aux abois, les Occidentaux ayant notamment banni les exportations de pièces détachées vers la Russie.
Les usines d’Avtovaz (groupe Renault-Nissan), premier producteur de voitures en Russie, employant des dizaines de milliers de personnes, sont quasiment à l’arrêt en raison d’une pénurie de composants importés. De nombreux producteurs ont annoncé l’arrêt de la vente de composants ou de voitures à la Russie et d’autres ont annoncé l’arrêt de la production.
L’inflation devrait augmenter selon les experts, pour atteindre 20% annuels. L’agence de statistiques Rosstat a annoncé hier mercredi que l’inflation depuis le début de l’année à fin mars avait augmenté de près de 10% par rapport à la même période en 2021.