En pleine tourmente, l’économie de la Chine bondit de 4.8% sur un an au 1er trimestre 2022

La Chine a annoncé ce lundi un rebond de sa croissance au premier trimestre de 4.8% sur un an. Largement anticipée, avec un PIB du pays qui avait déjà progressé de 4% sur un an au quatrième trimestre 2021, cette hausse intervient alors que le confinement de Shanghai pénalise lourdement l’activité économique dans l’empire du milieu.

En effet, d’un trimestre à l’autre, la croissance du géant asiatique est en hausse de 1,3% seulement, un rythme inférieur à celui de la période octobre-décembre (1,6%).

L’économie chinoise s’est heurtée ces derniers mois, à plusieurs écueils tels qu’une consommation atone, un durcissement réglementaire dans plusieurs secteurs comme l’immobilier et la technologie, ou encore les incertitudes liées à l’Ukraine.

En mars, les ventes au détail, principal indicateur des dépenses des ménages, ont reculé de 3.5% sur un an, soit leur plus forte baisse depuis avril 2020, lorsque le géant asiatique commençait à peine à sortir de la première vague de l’épidémie de Covid-19.

De son côté, la production industrielle n’a augmenté que de 5% sur un an le mois dernier, contre 7.5% sur les deux premiers mois de l’année. Et enfin, la croissance de l’investissement en capital fixe s’est tassée sur les trois premiers mois de l’année à 9.3% contre 12.2% à fin décembre.

Le secteur de l’immobilier est grippé par les déboires du promoteur Evergrande, au bord de la faillite, alors que l’immobilier et la construction, qui pèsent plus du quart du PIB du pays, avaient joué un rôle clé en 2020 dans la reprise post-pandémie.

La Chine qui avait largement maîtrisé le Covid-19 depuis son apparition il y a deux ans, fait face depuis le mois dernier à sa pire flambée épidémique. Et, contrairement à de nombreux pays qui optent pour une cohabitation avec le virus et lèvent les restrictions, la Chine continue à suivre la politique zéro Covid.

Ainsi, plusieurs dizaines de millions de Chinois ont été confinés en mars dans la métropole technologique de Shenzhen, dans le sud du pays, et le sont toujours dans le nord-est du pays, berceau de l’industrie automobile, ainsi qu’à Shanghai, la capitale économique du pays. Ces mesures nuisent gravement aux transports et aux chaînes d’approvisionnement et ont entraîné la mise à l’arrêt de très nombreuses entreprises, ce qui renforce les craintes d’un net ralentissement au cours des prochains mois.

Andreï Touabovitch