Des sources proches du dossier ont annoncé mardi, l’ouverture par le ministère de la Justice de New-York d’une enquête sur les services proposés par les places boursières de Wall Street aux courtiers à haute fréquence.
Cette procédure judiciaire fait partie d’une initiative plus vaste du ministre de l’Etat Eric Schneiderman lancée en 2013 contre les arrangements potentiellement illégaux qui permettent à certains groupes de courtiers d’élite d’avoir accès à des informations influant les marchés au détriment du reste du marché.
Des rencontres ont déjà été organisées ces dernières semaines entre les services d’Eric Schneiderman avec des responsables du NYSE (New York Stock Exchange), du Nasdaq et d’autres plateformes d’échange américaines. Les autorités US soupçonnent ces services, objet de l’enquête d’être des sources potentielles de concurrence déloyale.
Les places boursières offrent en effet des avantages accusés d’être déloyaux aux sociétés effectuant du courtage à haute fréquence, une pratique fondée sur de complexes algorithmes informatiques. Les Bourses donnent aux courtiers la possibilité de placer les serveurs de leurs ordinateurs directement sur les plateformes d’échange, leur offrent la bande passante supplémentaire et leur permettent de relier à leurs serveurs des câbles à connexion ultra-rapide et des commutateurs à haute fréquence.
Ces services permettent aux clients de gagner du temps, même s’il ne s’agit que de millisecondes, suffisamment pour permettre aux courtiers à haute fréquence d’effectuer des ordres rapidement, et généralement, sans risque, avant même que le reste du marché n’ait eu le temps de réagir.
Cette pratique n’est pas la première à bénéficier de l’attention particulière des autorités de l’Etat de New-York. L’initiative d’Eric Schneiderman a déjà poussé l’été dernier le groupe anglo-canadien d’informations financières Thomson Reuters, de renoncer à sa pratique de fournir avec un peu d’avance à certains de ses clients, moyennant finance, un indicateur très suivi.